Caroll le Chasseur de Papillons

Nom: fils de Kassian

Prénom : Caroll

Surnom : le Bâtard

Age réel : cinquante-sept ans

Age physique : une vingtaine d'années

Race: elfe, son père étant un farfadet mais faut pas le dire, chut .

Métier : chasseur de papillons . Il a son brevet de planosphère en bonne et difforme, je vous rassure ^^

Physique : Très important : ses boucles d'oreilles, c'est pas des rubis mais c'est une excellente imitation . Toute personne lui faisant remarquer la chose se fera bien voir instantanément . Et les rubans dans ses cheveux sont toujours assortis à la couleur de son gilet ou autre veston . Et il est, en toute occasion, très dix-huitième . Escarpins à talonnettes de rigueur et jamais un volant de dentelle plus long que les autres ; boire, ça fait chic, et manger, ça fait peuple . Un tel comportement laisse des traces, surtout avec les antécédents maternels . En voyant ses doigts, vous le jureriez pianiste depuis au moins trois générations mais non, la flûte suffira très bien . Il joue dans les fêtes et généralement en dansant sur un rythme souvent rapide et acrobatique, ça ne lui pose aucun souci . Il pourrait sans grande difficulté passer pour immatériel, tant il se mêle avec élégance et facilité aux foules les plus compactes pour les posséder d'un rythme endiablé et mettre de l'ambiance jusque dans les cérémonies elfiques les plus pesantes . Pas très grand, ce qui lui va bien vu qu'il n'est pas très baraqué non plus, il tient de son père un regard aigu voire parfois carrément machiavélique – pure impression, rassurez-vous, il ne ferait pas de mal à un papillon – et la teinte quasi rousse de ses cheveux qui ne semblent blonds qu'au grand soleil . C'est dommage pour ses yeux, ils étaient d'un velours noir capable de séduire chez un elfe par leur originalité et leur intelligence, mais leur regard est trop étrange pour provoquer autre chose que de la méfiance, du moins chez un elfe normalement constitué . Quelques rares imprudents se sont naturellement risqués à en sonder les profondeurs, eh bien ils sont tombés dedans ... Son corps, toujours enveloppé de rideaux de fanfreluches assez lâches, et prêts à s'envoler à la moindre brise de séduction, ne porte aucune marque notable, bijoux ou autres fantaisies ornementales, si ce n'est une cicatrice assez vilaine, résultat d'une chute en planosphère lorsqu'il passait son diplôme . Il a vraisemblablement dû user d'un charme pour finalement l'obtenir, mais lequel ? Lui a l'air de trouver ça parfaitement normal, et ne s'en est peut-être même pas rendu compte .

Caractère : Caroll n'est pas méchant, mais il suffit qu'une fête soit un peu trop organisée et qu'il y mette les pieds pour qu'aussitôt, les événements se précipitent dans une spirale infernale . On ne compte plus les mariées dansant sur la table vêtues en tout et pour tout d'un boa de fleurs qu'il a à son actif dans la bonne société de sa vallée . On ne peut pas dire que ça ne lui ait fait que des amis, à vrai dire il compte ses véritables amis sur les doigts de la main, et encore l'apprécient-ils parfois pour de mauvaises raisons . Il sait qu'il n'a pas que des elfes dans ses ascendants, on le lui a bien assez rappelé dans sa jeunesse . Difficile de dire qu'il s'en fiche, dans un sens il cultive à présent son côté malicieux et déjanté, ça ne lui évite pas les critiques mais dans un sens il les supporte mieux . Il peut se montrer méticuleux voire maniaque, mais c'est si rare que ça a presque valeur d'exception qui confirme la règle et de toute façon c'est toujours en rapport avec le planosphère . Ce dernier porte un nom, et on ne se moque pas . Y en a bien qui donnent un nom à leur char à boeufs . Le nom en question étant Indus . Ne pas se demander pourquoi, lui-même l'a oublié . Je parle de Caroll, pas du planosphère ... Ah, et il aime les enfants . Il n'appréhende même pas l'idée d'en avoir un jour mais il les adore, cherchez l'erreur . Il a connu quelques déboires sentimentaux, comme tout le monde à son âge, et s'en est remis comme un grand, même s'il joue un peu les chats échaudés de ce côté-là, ou du moins les messieurs très très très hypersensibles qui sursautent quand on les touche ; je vous rassure, ce comportement n'atteint que le domaine des émotions, et n'influe aucunement sur sa vie sexuelle, qui se porte très bien merci .


Histoire

Le plus ancien souvenir de Caroll est le visage de son ''oncle'', en réalité un excellent ami de sa mère – il ne s'intéressait pas aux dames mais avait eu le bon goût de se laisser passer pour le fameux père du petit bâtard . Ainsi les gens ne se posaient pas de questions, il vaut toujours mieux donner une fausse piste que de cacher la vérité comme un écureuil ses réserves . Le monsieur avait l'air assez émerveillé – comme souvent, c'était dans son caractère . Il faut dire que le petit s'était mis au volant de sa planosphère déglinguée et semblait trouver que c'était le truc le plus magique du monde . Personne ne croyait à l'avenir de cet engin à l'époque, c'était il y a une cinquantaine d'années et seul les nécromants auraient pu prévoir l'essor qu'il aurait par la suite dans la société elfique des suites de la prolifération des papillons géants . Donc, voilà le premier souvenir de Caroll : l'oncle avec ses grands yeux noirs en amande, seule touche qui donnait un peu de crédibilité à leur parenté, sa carrure qui lui semblait si baraquée que c'en était presque du miroir déformant, son torse nu de l'atelier, à la peau légérement bleutée à force d'être pâle, et sa façon bizarre de s'exprimer comme s'il se transformait toutes les fractions de secondes en un être différent . Entre ça et le fait qu'il savait voler, inutile de vous dire que Caroll était fan de son oncle ... même si ce n'était pas exactement un génie .

Par malheur, il n'était pas assez rigoureux et concentré pour apprendre le maniement de la machine aussi tôt qu'il l'aurait voulu . Il échoua donc dans une petite école de la montagne avec les apprentis copistes et se vit confier, en raison de ses dispositions naturelles, les croquis naturalistes concernant les nouvelles espèces qui apparaissaient dans la région, et étaient dignes de figurer dans la grande encyclopédie . Les papillons, naturellement, qui envahissaient tout l'écosystème à l'époque, furent son sujet principal et d'ailleurs, favori . Leur côté coloré et flottant lui convenait tout à fait, par opposition catégorique et tout à fait consciente au bon goût et à l'élégance de vigueur à l'école ( après tout, son oncle avait toujours dit : l'élégance, c'est faire des trucs extraordinaires en n'ayant l'air de rien . ) On commençait à se douter que le gentil oncle installé depuis des années avec son meilleur ami dans une garçonnière au bord du lac n'était pas exactement le père du bizarre gamin . Les rumeurs allaient bon train, mais elles n'arrivaient pas à la cheville de la vérité .

Un jour, cela devait arriver, un type bizarre passa dans le coin et vint frapper à la porte de Kassian, celle qu'on aurait appelé l'elfe de mauvaise vie si ça n'avait pas été tendancieux . Ce fut le petit bâtard qui vint ouvrir et il salua le parfait inconnu d'un parfaitement innocent ''salut papa !'' avant de s'en retourner à ses devoirs de vacances, qui consistaient en une composition artistique sur le thème ''vol et couleurs''. Autant dire qu'il était inspiré et n'aurait cessé son activité pour un empire . Le monsieur n'était certes pas grand et arborait un ornement capillaire du plus bel acajou, mais de là à conclure ... et cependant c'était bien son père, comme en témoigna la fureur de dame Kassian, laquelle congédia le malotru à coups de casserole bien appliqués, devinant sans difficultés les raisons de sa visite et émettant des doutes quant à leur légitimité . Elle n'aimait pas aborder le sujet et il y avait longtemps que le gamin avait renoncé à lui tirer les vers du nez ; il lui fallut de longues recherches à la bibliothèque de l'école pour arriver à la conclusion que le bizarre individu, qui dégageait une si forte aura de malice, était un farfadet . Il n'y en avait guère dans ces régions à l'époque et il s'agissait en réalité d'un colporteur itinérant, qui avait des années de route au long des axes marchands de ce monde et sans doute aussi une femme dans chaque port . Or il était probablement en âge de devenir maître dans sa profession, et donc de se trouver un apprenti ; il avait compté sur les liens du sang, et la mère de Caroll trouvait que c'était un peu tard pour se souvenir de leur existence . A présent qu'elle avait fait tout son possible pour que son fils soit un elfe bien considéré, un caprice n'allait pas tout mettre en péril si facilement . Interdiction fut faite au jeune garçon de fréquenter ce personnage douteux .

Le temps passa . Le jeune en question atteignit sa majorité . Il ne parlait que d'aller poursuivre son apprentissage dans une grande cité d'elfes noirs réputée pour son enseignement mais entachée d'une sale réputation, notamment de magie noire et de cannibalisme . Il dut négocier âprement et pour convaincre sa mère, fit valoir finalement son amitié avec un jeune aristocrate issu de cette même cité, un nommé Diavolo qui portait bien son nom, un beau diable dans chacun de ses actes, en quelque domaine que ce soit ; le garçon avait été remis à la cité lacustre de Caroll en gage de non agression, et pour ainsi dire, en otage ; il avait atteint l'âge de regagner son domaine pour y prendre sa place dans la dynastie régnante, et serait remplacé par un de ses jeunes frères, suivant la coutume . Quant à Diavolo, il offrait sans difficultés l'hospitalité et sa protection à Caroll en cas de séjour dans la cité souterraine . Les jeunes gens, à force de supplier, eurent finalement gain de cause et se mirent en route le coeur léger, suivant les rivières et campant sous les arbres, un baluchon pour oreiller, les étoiles pour ciel de lit . Caroll, pour qui son oncle n'avait pas de secret, savait exactement ce qui était en train de se passer dans son jeune coeur envahi par les parfums du printemps . Il se déclara finalement à son camarade avec la bonne foi de l'innocence, et attendit sa réaction, sans se méfier ni même imaginer qu'il faille le faire . Il était couché dans l'herbe au bord de l'eau, les mains croisées sous la nuque, un brin d'herbe dans la bouche, les yeux perdus dans le ciel . Diavolo apparut au-dessus de lui, un poignard à la main, et se mit à le transpercer avec la conviction d'un fils d'assassin décidé à succéder rapidement à son père, mais aussi avec l'hésitation d'un enfant qui tient une arme pour la première fois . Pour finir, Diavolo disparut en courant et le monde plongea dans les ténèbres .

Au réveil le farfadet était là . Il avait pansé ses plaies et prononçait des charmes incongrus dans une langue inconnue . Il agitait toute une panoplie de rebouteux . Caroll mourait d'envie de lui parler, de lui poser mille questions . Mais il ne parvint pas à articuler un mot cohérent, et finalement replongea dans le néant . Cette fois il se réveilla chez lui, tiré d'affaire quoiqu'encore faible, dans l'état même où on l'avait trouvé devant chez lui, à demi conscient, les vêtements ensanglantés . Longtemps il resta silencieux, plongé dans ses réflexions . Puis la vie reprit son cours, avec ce bémol que Caroll ne cherchait plus à fréquenter des jeunes de son âge et restait en toute occasion timide et solitaire . Son oncle avait fondé avec son compagnon une boîte de chasseurs de papillons : il s'agissait de débarrasser rapidement de ce fléau les rarissimes saules dorés qu'abritait la région, ou tout l'écosystème se verrait menacé, et les autorités elfiques, comme chacun sait fort concernées par la protection de la nature, avaient offert une prime remarquable à l'invention qui changerait le cours de la lutte contre ces insectes nuisibles . C'étaient des papillons de la taille d'un homme, capables de percer l'écorce pour se nourrir directement de la sève des arbres . Des bêtes magnifiques, apparues depuis peu mais aussi enclines à se reproduire et à tout détruire alentour que les humains eux-mêmes . Pour des elfes, c'était particulièrement déplorable comme comportement .

Caroll qui n'avait plus guère goût à rien servit d'assistant aux deux hardis inventeurs durant leurs essais . A force de briquer la planosphère, de la guider du sol lors des atterrissages, d'espionner son oncle y faisant l'amour par les nuits de pleine lune, il finit par apprivoiser l'engin et se risqua à le piloter . C'était chaotique mais pas désastreux, une expression qui le définit de toute façon assez bien en général . Et lorsque des années plus tard les chasseurs de légende qui avaient initié cette discipline, maintenant presque élevée au rang de sport national, se retirèrent du business pour goûter une retraite aussi dorée que bien méritée, ce fut le neveu de l'inventeur qui reprit l'affaire, voler étant devenu la seule occupation en ce bas monde qui trouvait vraiment grâce à ses yeux ... mais ce à une condition . Son oncle comme sa mère insistèrent fortement pour qu'il se choisisse un équipier . Ce n'était pas un travail à faire seul . Il s'agissait de rabattre la bête hors de son périmètre de reproduction, à l'aide d'un jeu de miroirs complexe, et il fallait le poursuivre dans sa fuite jusqu'à ce que le traumatisme lumineux suffise à lui faire considérer la zone comme sinistrée . Comme même un papillon géant n'a pas lourd de capacité intellectuelle, la chose peut s'avérer longue et laborieuse, voire se poursuivre sur plusieurs jours . Caroll n'était pas assez concentré pour dessiner un papillon entièrement avant de se mettre à en suivre un autre . Sa mère organisa donc des entretiens d'embauche dans les règles de l'art, à leur demeure, ce qui était si intimidant que seuls quelques rares volontaires se présentèrent finalement . ( à suivre )

C'est comme ça que Caroll rencontra Luther, c'était le dernier sur la liste – comme partout . Il le choisit par lassitude, le garda par pitié et finit par terriblement s'attacher à lui . Luther n'était même pas un elfe . Au départ, il tenait une petite boulangerie minable à la sortie de la ville, qui marchait bon gré mal gré d'autant que les immigrés humains n'étaient pas spécialement bien vus dans ce quartier . Luther Wanabi était un mec en dreads, un vrai . Heureux d'être là, mais révolté quand même . Il ne portait que la marque shegewara et il Croyait que le Monde avait une Chance, et je vous promets qu'il parlait vraiment avec les majuscules ; c'était le genre de fils de paysans abandonné dans la forêt avec une poignée de cailloux, mais qui a l'air d'avoir été élevé par une prêtresse vaudou et un grand maître ninja . Il n'avait pas d'âge et s'en passait très bien, et alors que Caroll, en retrouvant son sens de l'humour, s'amusait à prononcer son nom ''Lover'', les autres s'obstinaient à dire ''Looser''. C'était le concept même du coéquipier adoptif, qui n'aurait rien su faire d'autre de toute façon, mais qui se défendait tout de même dans sa catégorie parce qu'il était fait, depuis sa naissance, pour devenir un jour le coéquipier de Caroll . Il l'aimait profondément et sincèrement, comme seuls les chiens d'ordinaire savent aimer les hommes, à cette exception près que lui, il faisait l'amour, et même avec un bel enthousiasme .

Ils remportèrent quelques récompenses qui trônent encore au cou du héros – les elfes joaillers récompensent volontiers en parures de grand prix, certaines ayant valeur de talismans très puissants . Vu son style de conduite c'était pas du luxe . Luther déclara un jour, soudainement, qu'il était temps de faire comme leurs prédécesseurs : passer le flambeau à la jeunesse . C'est qu'il vieillissait, lui, et il était devenu un homme presque raisonnable, capable de se rendre compte qu'ils avaient l'argent nécessaire pour arrêter, tandis que Caroll trouvait encore une juvénile et paradoxale sécurité dans la prise de risque et le sentiment qu'ils avaient besoin l'un de l'autre pour survivre . Luther s'aperçut que le temps commençait à les séparer et alla voir un alchimiste . C'était faire un pacte avec le diable, cet homme tenait ses produits interdits à la vente d'un commerce avec la cité souterraine . Mais Luther tenta quand même de se transformer en créature de la nuit pour gagner des années de jeunesse à partager avec son amant ; il devint un vampire se nourrissant du sang des elfes, notamment proches de Caroll, qui pour sa part ne lui offrait pas une source suffisamment pure de ce liquide indispensable à sa vie . Il faillit être surpris et prenant peur, tenta d'arrêter de se nourrir ; mais son vieillissement s'en trouva dramatiquement accéléré . Reconnaissant son erreur, il prit alors le parti de quitter la cité sans rien dire à Caroll, en emportant sa part de leurs gains .

Maintenant, Caroll bosse avec Yamine Haïrim, une jeune personne pleine d'esprit, de charme et de courage pour laquelle il n'éprouve strictement rien . Il était plutôt intéressé par des trucs à trois avec son soit-disant oncle et soit-disant père biologique, mais ce dernier est trop fidèle à l'amour de sa vie et à vrai dire, un peu trop vieux à son goût, même en tenant compte de la longévité elfique, exceptionnelle . Il essaie donc de se guérir de ce fantasme de jeunesse en traînant avec Yamine dans leurs moments de désoeuvrement, et comme elle l'adore, ils se chamaillent sans se lasser pendant des heures au sujet de remises en causes de hiérarchisations esthétiques masculines, autrement dit, qui était le plus canon des trois mecs qu'ils viennent de croiser à la sortie d'un bar . Ils font une bonne équipe, de ces équipes qui gagnent qu'on ne change pas, et il n'est pas rare que l'on fasse appel à eux de très loin pour débarrasser les jardins d'un palais ou le parc d'une cité de ses papillons envahissants . Le fait que Yamine soit d'origine humaine les aide à s'entendre avec à peu près tous les peuples connus, en un habile jonglage entre la diplomatie, la roublardise, la tchatche et la capacité à taper du poing sur la table . Il a revu Diavolo récemment, dans une grande réception à la ville, entouré de gardes du corps, avec à son bras un jeune humain couvert de pierreries et visiblement un peu paumé, qui ressemblait à s'y méprendre à Luther . Ce sont là deux sujets qu'il préfère ne plus aborder .

J'ai pris un grand plaisir à lire cette fiche. J'espère de tout coeur que vous montrerez autant de talent et surtout d'humour dans vos rps sur le Grand Chemin.



*Va donner le dossier à Abygail et repart courir sur le Grand Chemin*